• Au fil...................Essai de texte au fil.... des jours, de mes envies, à suivre,

    Essai de texte au fil.... des jours, de mes envies, à suivre,

    Elle se regarde, sans trop insister, comme par habitude. Déjà , elle ne fuit plus, elle crème même son visage et quand elle n'est pas trop fatiguée: il lui arrive de sourire à son reflet: il n'est plus un ennemi. C'est encore rare mais il lui semble qu'elle progresse.

    Fragile, frêle, gauche: c'est comme ça que les autres doivent la percevoir. Elle rougit encore malgré ses trente ans: quand elle ressent de la gêne, quand elle doit prendre la parole. Pourtant elle sait qu'elle pourrait être bien d'autre chose, elle peut  même se montrer impulsive, colérique, déterminée...elle n’est pas encore parvenue à se sentir un tout, elle n'a pas encore trouvé le fil conducteur, ce qu'elle appelle la clé, elle se sait scindé... Il faut qu'elle change, elle se le dit , chaque soir, avant de dormir: une promesse faite à elle même.

    Au fil...................Essai de texte au fil.... des jours, de mes envies, à suivre,

     Elle aime le soir, elle aime la nuit, ouvrir un livre, faire des tas de projet, écouter de la musique, entrer dans sa bulle. Elle se sent plus forte, plus sereine, elle se fait des promesses....Elle a commencé à  se construire une bulle très tôt: un endroit rien que pour elle dans lequel il y a a constamment de la musique: elle aimait l'idée de se blottir dans un vieux canapé avec un juke box, un vieux plaid, un cahier, un crayon à papier, et des milliers de rêves.... 

    Ça ne l'a pas empeché d'avancer: sa fragilité, ses rêveries, son manque de confiance... parce qu'elle ést aussi déterminée paradoxalement à avancer, à devenir, à progresser... dans l'angoisse, parfois la douleur... Son corps lui fait trop souvent payer son orgueil par des maux récurrents qu'elle a fini par apprivoiser.. Son moi est en proie à un conflit permanent entre un surmoi trop bon élève et un ça en mal de passion, d'aventure et de démesure... Alors il se met en colère, son moi, et elle déteste ça, être en colère, elle si fragile, si frêle, si gauche...

     Le réveil sonne: pour la dixième fois au moins: il n'y arrive pas, il fait froid, et puis il aime trop ça: entendre la sonnerie de son téléphone et la régler encore, pour deux, voir cinq minutes: à se prélasser, se lover dans sa couverture , et pourtant il ést temps. Il ést même en retard.Pourtant, il évalue l'enjeu d'une année difficile, du challenge qu'il s’est lancé. il aimait ça: les défis, l'adrénaline, se surpasser..Il a découvert ça au rugby, très jeune et il a aimé de suite. Et il a été fort, rapide, précis. Il aime ne pas avoir peur, ne pas faillir et sait percuter là, juste quand il le faut.

    Il se lève enfin, a besoin de plusieurs cafés: allume machinalement son ordinateur, ses mails, son planning..il aurait pu, il aurait du faire ça la veille mais il ne sait décidément pas programmer..en tout cas pas les petits trucs du quotidien. Il aime se fixer des objectifs, il a besoin de se sentir avancer.

    Un passage dans la salle de bain: il a beaucoup de charme: il aime se dire qu'il n'en n'a pas conscience mais il voit bien qu'il ne laisse pas les autres indifférents: son regard ést perçant, d'une couleur qui semble varier en fonction de qui le regarde, ses cheveux commencent à grisonner: ça le rend encore plus beau, plus vulnérable et plus rassurant. Il dégage du vécu, une histoire, de celle qui laisse des traces, qui forgent l'homme et le destine à avancer quoiqu'il arrive.

     

    Il est l'heure: elle prend une dernière gorgée de café, vérifie une nouvelle fois son agenda: elle se dit que décidément elle est trop brouillon: en première page, elle glisse toujours ses derniers courriers , factures, quelques post its, des numéros qu'elle a la flemme de rentrer dans son portable et qu'elle risque fort de perdre, des ordonnances, ses feuilles de congés... une flopée de paperasse qu'elle se promet de trier un jour.. mais elle a tellement de mal avec ses petites choses du quotidien qu'elle trouve sans intérêt: elle admire les gens ordonnés, volontaires, les femmes accordées, le cheveux lisse, le jean impeccablement repassé, l'allure soignée...et la voilà reparti dan ses gamberges matinales... avec toujours cette promesse... demain... Elle éteint toutes les lumières, ouvre sa porte...il fait froid, heureusement elle a son chèche noir délavé, son cuir.. et ses boots fidèles à toute épreuve météorologique.. elle peut braver le bitume.. la marche rapide.. elle ne parvient pas à flâner, jamais.. elle se dit que c'est con .Elle a fait un effort de coiffure et a juste surligné ses yeux au leiner noir: parait il que ce n'est plus tendance mais elle , elle aime ça et puis ses yeux, c'est elle, le reste elle ne l'a toujours pas apprivoiser, son corps ne lui appartient pas encore, il n'est pas elle, c'est comme ça, depuis toujours, elle se coure après... en s'essoufflant mais ne baisse pas les bras. 

     

    Il franchit le seuil de l'entrée de l'immeuble et se dit que jamais il ne se fera à ce froid et cette grisaille: un immeuble plutôt cossu, dans une jolie rue: proche du centre. Il aime être proche du centre ville: ses lumières, ses bruits, la proximité des commerces, de la vie... Sa rue à lui est calme: il est à l'entré d'un quartier plutôt "bobo": commerce bio, brocanteur, libraire, écoles.... Il a grandit dans le centre ville d'une ville du Sud: une rue animée par les bars, les dicussions nocturnes, les soirs de match, les embrouilles au petit matin: il se dit que ça lui manque.. Cet appart, il l'a trouvé vite et il sait qu'il était convoité: il l'a eu sans trop d’effort, sans insisté.. Son nouveau  statut: il est prof: et très vite, il s'est rendu compte: les regards changent, on ne voit plus ses cicatrices (le rugby lui a laissé quelques souvenirs), plus de mains abîmées, son teint halé devient un centre d’intérêt, ses origines suscitent désormais de la curiosité... il est devenu plus rassurant. Lui reste indifférent , il aime les gens vrais, fuit les faux semblant: bien sur, il fait un effort de sape, bien sur il aime sentir qu'il aboutit dans ses projets mais plus que tout il déteste le faux, le mensonge et les compromis avec soi. La vie est ainsi il faut avancer, s'en saisir, se dire qu'il y a toujours pire et éviter de tourner en rond.

     

    Mince, elle a encore oubliée de sortir les poubelles la veille, elle s'était pourtant engager auprès des voisins, parce qu'elle est la plus jeune: la moindre des choses c'était -elle dit , c'est son truc, faire plaisir, depuis toujours... il fait glacial . Sa rue est décidément très crade; à deux pas d'ici, on entre dans le quartier bobo du centre mais elle n’est pas du bon côté!!!! elle aime beaucoup son appart, très apuré en meuble, mais il faut admettre que sa cage d'escalier ést plus vétuste et flippante la nuit tombée. Heureusement, ses voisins sont charmants et ça donne de la chaleur à l'immeuble: malgré tout, elle se sent bien dans ce quartier populaire, ou se mélangent les cultures. Chaque ballade représente un petit voyage en soi: les bonnes odeurs de la pâtisserie orientale, l'épicerie tenue par l'Arménien, les restaurants kebabs, la boutique d'instruments de musique et sa librairie, la boulangerie "à la vendeuse gothique"...Et sa voisine "italienne", veuve, qui reçoit la visite régulières de ses enfants et de ses petits enfants: toujours enclin à la discussion, toujours une histoire, un souvenir à lui raconter, un café à lui proposer, des milliers de photos à lui montrer, qui lui apporte des tonnes de conserves cuisinés avec amour parce que comme elle dit toujours  "mais tu es trop maigre ma chérie, ça ne vas pas du tout, comment tu veux trouver un mari; il faut que tu manges plus....!"

    Elle y tient à cette mixité.

     

    Mme Costanza regarde sortir sa voisine: elle a encore une fois oubliée de sortir la poubelle! Mais à quoi peut-elle bien penser, toujours l'air absent, lointain. Cette jeune femme l'attendrit, elle semble si gauche, si fragile et pourtant si courageuse et vaillante!!!! Une allure d’adolescente, un petit corps de moineau écorché, et puis elle pourrait faire un effort vestimentaire: toujours habillé comme un garçon! Elle aime passer du temps avec elle: elle se sent écoutée, elle aime lui raconter son enfance, en Italie, lui parler des ses enfants et petits enfants: elle ést si fier d'eux et puis elle lui parle de son Robert, depuis qu'il ést parti, rien ne va plus vraiment!!!! Romane ouvre ses grands yeux, contemple ses vieilles photos, rient avec elle; par contre: elle la soupçonne de ne pas manger les conserves qu'elle lui donne: elle ne sait pas faire à manger juste pour elle et cette petite doit grossir!!!!! Mme Costanza est une belle vieille femme, elle a la peau marqué par ses joies, ses colères... des yeux noisettes dont on sent qu'ils ont pris plaisir à découvrir: elle se souvient: elle était une belle jeune femme aux rondeurs attrayantes, très courtisées: mais elle avait choisit son Robert: Robert, elle l'avait connu très jeunes, et très vite elle avait su que ce serait lui: un homme rassurant, travailleur, courageux. Aujourd'hui, ses raleries quasi permanentes sur tout et n'importe quoi!!, ses discussions enflammées quand il s'agissait de sport, de politique, du travail.. lui manquent terriblement. Bien sur , elle reçoit de la visite de ses enfants, ses petits enfants, ses amies... Mais le temps a changé de rythme, les plats qu'elle prépare lui parasse plus fade, son appartement  trop grand, trop vide...Elle soupire, les yeux fixés sur la rue.

     

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  • Commentaires

    1
    Samedi 16 Juillet 2016 à 00:25

    Une belle plume, agréable à lire... smile

    2
    Samedi 16 Juillet 2016 à 20:21

    merci bcp,smile

     

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